Marc Bourgne

      

 

         Chemise à carreaux, jeans et bottes de cuir : par un curieux mimétisme, Marc Bourgne a fini par ressembler à ses idoles. Fan de Bruce Spingsteen et de Clint Eastwood, il donne souvent l'impression de ne pas voir ce qui se passe autour de lui, le regard fixé vers l'horizon sauvage de la ville embrumée… Les volutes d'un cigarillo l'enveloppent à chaque fin de repas : perdu dans sa rêverie, il semble alors bien loin de ses interlocuteurs, puis reprend abruptement la parole pour raconter une désopilante anecdote entendue à la radio, la meilleure scène d'un film ou, plus rarement - en souvenir de ses études d'Histoire -, l'arrivée des pionniers en Alaska… C'est son côté " prof " - il le fut vraiment, pendant quelques mois, dans un collège parisien - qui resurgit. Marc est alors intarissable, car il n'est jamais plus heureux que lorsqu'il peut vous apprendre quelque chose… Il parlera beaucoup moins volontiers de lui-même, à tel point que bien peu nombreux doivent être ceux qui peuvent se flatter de le connaître vraiment. De toute manière, ce n'est pas l'homme que nous explorerons dans ce site : la place nous manquerait pour en évoquer toutes les facettes… Nous nous contenterons donc d'évoquer son œuvre ! Dessinateur réaliste, Marc a su peu à peu se dégager de l'influence de son ami et (presque) voisin Michel Blanc-Dumont. Il s'impose même, album après album, comme l'un des plus dignes représentants de la nouvelle bande dessinée classique. Sa reprise de Barbe Rouge, en compagnie de l'impeccable Christian Perrissin, est la preuve par l'exemple qu'il est toujours possible de mêler tradition et modernité, lorsque l'on sort de la naphtaline une grande série du patrimoine de la BD…

Benoît Mouchart


Frank Lincoln

Contact